Présentation
Le marais présente la forme d’un croissant orienté nord–sud. Il s'étire sur 3,5 km de long et 1,5 km de large. Il est alimenté par les ruisseaux de Mourmaou et du Moulin de Navachon, et par les canaux du Moura Blanc et de Moussehoun. Son exutoire est le Boudigau.
Il est traversé par une route digue datant du Second Empire qui le divise en deux grands ensembles :
- au nord : le « marais nord » (prairies de fauche, paturées, cultures conventionnées) et le « marais central » (vaste plan d'eau)
- au sud : le « marais sud dit Burret» (anciennement boisé de peupliers et réhabilité en marais), et le « marais barrage », (s’y côtoient zones humides de faible profondeur et zones de végétation hygrophile)
Sa formation pourrait provenir de la conjugaison de trois phénomènes : le souvenir d'une ancienne ride de l'écorce terrestre, le vestige de l'ancien lit de l'Adour et une lagune née de la formation du cordon dunaire.
Toponymie
Le marais porte le nom du village voisin d’Orx. L’origine du toponyme Orx reste incertaine. Elle pourrait être un dérivé de ur, signifiant eau en basque. Sa mention la plus ancienne date de 1255, année où Henri III, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine concède l’exploitation d’un moulin « sur notre étang d’Orx, près de Labenne ». Le marais a connu ensuite diverses dénominations. L'une des plus fréquentes est le Grand Moura jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. La carte de Cassini le signale sous le nom d'« étang d'Orx ». De nos jours, les termes de « domaine », « marais » ou « étang » cohabitent toujours.
Historique
Le marais résiste du Moyen Age au XIXe siècle aux tentatives successives de domestication que les populations locales n'encouragent pas. Pour elles, le marais est un réservoir de ressources naturelles exploitées pour la pêche, la chasse et la vaine pâture. Sous le discours des physiocrates, l'idée que le marais est malsain se répand et les mentalités finissent par changer. Grâce au soutien de Napoléon III1 , le marais est asséché par l'ingénieur Frédéric Ritter et se métamorphose en polder accueillant un domaine agricole. En 1913, les nouveaux propriétaires modernisent et mécanisent l'exploitation qui devient un modèle des expériences de développement agricole dans le sud ouest de la France. Le maïs hybride y est cultivé après la Seconde guerre mondiale. Le choc pétrolier marque le déclin du domaine et en 1984, l'exploitation s'achève, faute de rentabilité. Le pompage électrique est ralenti et l'eau reconquiert le marais. La zone humide n'existe donc que depuis fin 1985, et sa capacité d'accueil pour les oiseaux migrateurs n'est véritablement révélée que depuis l'hiver 1988-89, date de la fermeture de la chasse.